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accel:cadre_theorique

Trois artefacts : didactique, pédagogique et technique

Artefact Contenu disciplinaire Scénario pédagogique Plate-forme
Moyens humainsEnseignants et service de production pédagogique Equipes pédagogique et dispositifs Ingénieurs informaticiens
Missions Médiatisation, chaîne éditoriale, dépôt de ressources sur des serveurs Maquettes, calendrier, administration, formation, évaluation Maintenance et évolution des outils, formation accompagnement des enseignants à leur utilisation

les solutions doivent permettre une compatibilité optimale entre les contenus d’enseignement, leur mise en scène et leur accès à travers des plates-formes. les artefacts doivent se prêter à une genèse instrumentale conforme à ce qu’ils nécessitent. [Intérêt du concept de conflit instrumental pour la compréhension des usages des EIAH Conférence EIAH 2005 (Environnements Informatiques pour l’Apprentissage Humain) - Conférence EIAH 2005 - Pascal Marquet - conclusion]

La genèse instrumentale de l'artefact technique

Un enseignant qui utilise ACCEL pour la première fois ne sera pas guidé par l'artefact. L'aide que l'on peut lui apporter à cette étape est de l'interroger sur son scénario pédagogique, les ressources dont il dispose et ce qui est attendu de la part des étudiants. Ensuite, il suffit de lui proposer au cours d'un dialogue constructif une structuration de l'espace en termes d'ateliers et de listes et d'adapter les propriétés des listes aux activités à développer. Ce sont les titres des ateliers et des listes qui matérialisent les activités pédagogiques et non le nom d'un outils ou d'une activité prédéfinie.

On peut parler d’artefact et de genèse instrumentale au sens de Rabardel et citer encore : «Un autre intérêt de l’approche en termes de genèse instrumentale est qu’elle permet de fonder théoriquement l’articulation et la continuité entre les processus institutionnels de conception des artefacts et la poursuite de la conception au sein des activités d’usage. Les processus d’instrumentation participent au processus global de conception en s’inscrivant dans un cycle : modes opératoires (prévus par les concepteurs), schèmes d’utilisation (élaborés par les utilisateurs), nouveaux modes opératoires prévus par les concepteurs à partir des schèmes d’utilisation. Les processus d’instrumentalisation s’inscrivent dans un cycle parallèle au précédent : fonctions constituantes de l’artefact (définies par les concepteurs), fonctions constituées (par les utilisateurs), inscription de ces fonctions constituées dans une nouvelle génération d’artefacts (par les concepteurs).».

ACCEL a suivi ce cycle décrit par Rabardel et sa conception a été poursuivie au sein des activités d’usage. En tant que concepteur, nous avons développé de nouveaux modes opératoires inspirés par ceux qu’ont élaboré les utilisateurs.

Paradoxalement, dans son ouvrage « LES HOMMES ET LES TECHNOLOGIES » une approche cognitive des instruments contemporains, Pierre Rabardel décrit la relation qui s'intaure alors entre l'homme et la machine : «L’homme et la machine sont considérés comme un système plongé dans un environnement, le but de ce système étant de mener à bien une certaine tâche. Le caractère interactif des relations entre l'opérateur, la machine et l'environnement est primordial. Les interactions homme-machine ne sont pas de simples échanges d'informations mais doivent assurer la coordination de deux processus intelligents qui se déroulent l'un dans le cerveau de l'opérateur, l'autre dans la machine. La machine doit donc disposer d'une représentation de l'opérateur et de son univers, de l'objet et de son univers et d'une stratégie permettant d'exécuter la tâche en coopération avec l'opérateur et sous son contrôle.»

Mais dans le cas d'ACCEL, les possibilités ne sont pas inventoriées, elles sont à découvrir la machine ne dispose donc pas d'une représentation de l'opérateur ou alors, c'est celle d'une personne experte, qui connaît bien les possibilités offertes. L'objet et son univers sont l'apprentissage dans un dispositif de formation. Là encore, ACCEL ne possède aucune représentation et n'est d'aucun secours. De plus, ACCEL n'impose pas les contraintes liées à l'artefact relevées par Pierre Rabardel : «Les contraintes de pré-structuration de l’action résultent des modalités de l’action qui sont anticipées par les concepteurs et inscrites, par eux, dans la structure et le fonctionnement de l’artefact, ainsi que dans les modes opératoires.»

ACCEL n'est donc pas une machine au sens de Rabardel. Pourtant, ACCEL est comme une bétonnière ou une machine à coudre ! L'une ne fait que du béton, l'autre que des coutures il faut des architectes ou des grands couturiers pour en tirer pleinement parti. Dans «Concevoir pour les activités avec instruments» de P.Béguin et P.Rabardel, la notion de schème d'utilisation donne un autre éclairage, il ne s'agit plus d'utiliser une machine, mais de produire et reproduire des usages : «Les schèmes d'utilisation ont à la fois une dimension privée et une dimension sociale. La dimension privée est propre à chaque individu. La dimension sociale (c'est à dire le fait que le schème soit largement répandu dans un groupe social) tient à ce que les shèmes s'élaborent au cours d'un processus où les individus ne sont pas isolés. Les autres utilisateurs, mais aussi les concepteurs des artefacts, contribuent à cette émergence des schèmes. Les schèmes font l'objet de transmissions, de transferts, plus ou moins formalisés.».

Nous pensons que ce point de vue théorique permet d'expliquer et de comprendre ce qui s'est passé avec ACCEL.

accel/cadre_theorique.txt · Dernière modification: 2013/04/18 10:02 (modification externe)